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29 août 2007

Christophe Bec

Christophe Bec

C'est dans le journal de Tintin, avec "l’extraordinaire odyssée de Corentin" que le petit Christophe, né en 1969 à Rodez aprend à lire. Mais sa vocation ne lui viendra que plus tard, avec les Astérix trouvés dans le placard de ses grands-parents. Autodidacte et auteur de fanzines (primés à l'Alph'Art à Angoulêmes !), Christophe Bec entre en 1990 à l'école de la bd à Angoulême et sort peu après sa sortie ''La Bête du Gévaudan'', il entre finalement aux éditions Soleil et publie en 1997 son premier tome de ''Zero Absolu'' avec Richard Marazano au scénario. Il est principalement connu pour ses scénarios et ses dessins très 'techniques' et maitrisés.

Ta production 'Esquisse' est élu meilleur fanzine de l'année 90' par l'Alpha'Art d'Angoulême. Est-ce que ce titre t'a ouvert les portes des grands éditeurs et collaborateurs ?

Non, ce fanzine a été la concrétisation d'années de travail en autodidacte, là où j'ai réellement fait des rencontres décisives, c'est un an plus tard à l'école de BD d'Angoulême, j' y ai croisé un bon nombre de talents, il y a avait une véritable émulation, des gens comme Servain, les frères Bramanti, Aristophane, Hübsch, David Prudhomme, etc. ont été des véritables locomotives pour moi et j'ai pris de sérieux raccourcis. Mais cette école n'ouvrait pas les portes des éditeurs, c'est pas parce qu'on avait le diplôme en poche qu'ils nous attendaient les bras ouverts avec le chéquier dans la poche du veston, non, ce qui comptait, c'était la qualité de notre travail. Moi, j'ai démarché à Angoulême avec un dossier et Mourad Boudjellal m'a signé très vite, c'était en 92, à l'époque Soleil était une toute petite boîte. La plupart des auteurs qui sortaient de l'école signaient chez Delcourt, je n'ai pas fait ce choix-là, où disons plutôt que Guy Delcourt n'a jamais manisfesté un réel intérêt pour mon travail. Aujourd'hui, quand je vois ma carrière et celle de certains qui croupissent chez delcourt en vendant à 2000 ex. je sais que je n'ai pas forcément fait le mauvais choix à ce moment-là. Enfin, à chacun ses ambitions.

Pour ta série 'Sanctuaire', on peut reconnaitre parmis les personnages un panel d'acteurs connus. La bd est-elle pour toi un cinéma de pauvres ? Aurais-tu préféré en faire un film ?

Cette question, on me l'a posé cent fois, et je répond systématiquement la même chose, je ne suis pas un cinéaste frustré, j'ai toujours voulu faire de la BD depuis gamin et pour moi, la BD et le Cinéma, même s'il exsite des passerelles, sont deux médiums très différents, avec leurs particularités. On m'a déjà proposé de travailler dans le cinéma en temps que story-boarder ou directeur artistique, mais j'ai toujours refusé. je ne dis pas que si on me proposait la réalisation d'un film dans de bonnes conditions je dirais non, mais pour l'heure, ce qui m'intéresse, c'est la BD et essayer de faire les meilleurs albums possibles. Sanctuaire était ultra référencé cinéma américain, l'idée de prendre en modèle des acteurs était une façon d'assumer pleinement le côté blockbuster de l'entreprise.

Tu animes aussi bien scénario que dessin. D'ailleurs pour la splendide série 'Carême', tu as pris un autre dessinateur. Tu n'aurais-pu dessiner cette série à cause de son ambiance 'gros nez' ?

Non, justement, Carême était ma première série où je n'assumais que le scénario, et justement j'avais chosi pour ce premier essai d'écrire quelque chose que je n'aurais pas pu dessiner moi-même. Où en tout cas, je ne l'aurais certainement pas fait aussi bien que Paolo Mottura. Malheureusement, cette série n'a pas trouvé son public. Je crois que ce n'était pas assez snob pour un certain lectorat et pas assez commercial pour un autre. C'est dommage, c'est à ce jour ma série la plus personnelle et celle qui a été le moins lue. Mais c'est souvent comme ça, je n'ai pas d'aigreur sinon celle que certains albums ensencés le méritent peut-être moins... mais on eu des supers retours de lecteurs et un prix très important à nos yeux, le Prix Uderzo.

Quels sont les auteurs actuels avec qui tu voudrais travailler ? Et pourquoi ?

Il y en aurait beaucoup, mais aujourd'hui je dois dire que j'ai la chance de travailler avec des auteurs de grande qualité et j'ai trop de choses en cours pour envisager de nouvelles collaborations. Je dois dire que je trouve plus souvent mon bonheur à l'étranger qu'en France. J'ai le sentiment qu'en France les auteurs se regardent un peu trop le nombril et oublient l'héritage des aînés. C'est dommage... Enfin, je suis assez remonté contre cette génération que l'on a surnommée de façon trop prétencieuse à mon goût "la Nouvelle Bande Dessinée", à quelques exceptions près, ils veulent tuer la BD que j'aimais et que j'aime, alors à ma façon je suis entré en résistance.

Le relancement d'un fanzine, étant maintenant un auteur renommé, ça te tentrait ? Ou était-ce simplement, à l'éqopque, une publication à tes moyens ?

Quelle drôle d'idée, par définition un fanzine est un journal amateur, aujourd'hui la BD est mon métier et j'en vis bien, merci, alors quel intérêt jaurais-je à créer un fanzine, aucun. C'est aux jeunes auteurs de le faire, j'ai aujourd'hui 15 ans de métier, j'ai passé l'âge de "bricoler" même si c'était passionnant à faire. Par contre, j'estime pouvoir amener des choses à la BD sur un plan éditorial, aussi je me suis lancé dans un concept/collection dont les premiers titres sortiront pour le second semestre 2008.

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