BAC (Bande Décasée)
Baptiste Gilleron, alias BAC, est le créateur de Bande Décasée, plateforme regroupant deux fanzines et un webzine, tout trois axés sur le dessin. A la fois jeune et beau (rien que ça ?), ce portail artistique accueille notamment les étoiles montantes (si je puis les nommer ainsi) Yohan, Vincent, Mickaêl Roux etc... C'est sur leur forum (plus vraiment actif à présent) que j'ai rencontré BAC, qui a bien voulu daigner répondre à mes questions.
Bonjour BAC, tout d'abord, pourrais-tu nous présenter tes fanzines et leurs thèmes principaux ?
Salut. Le premier fanzine se nomme "Divers Gens". Il a été créé par moi tout seul au printemps 2005 et le premier numéro est sorti en juin de cette même année, grâce à de jeunes et moins jeunes auteurs qui en ont rempli les pages. A l'époque, et ce jusqu'au numéro 3, Divers Gens était "fait maison", imprimé en jet d'encre par mes soins. Une solution assez lourde à gérer d'un point de vue technique. Pour le 4e numéro, sorti en janvier 2007, ce fanzine a changé de formule et s'est fait une beauté: il est désormais imprimé en couleurs par un studio d'impression numérique. C'est beaucoup plus classe et moins lourd à gérer techniquement, mais c'est aussi plus cher... Pour ce qui est du format, Divers Gens est présenté depuis son premier numéro en A5 de 40 pages. Le second fanzine, "La boîte à cons primés" est né en janvier 2007. C'est pour ainsi dire le petit frère turbulent puisque contrairement à Divers Gens qui s'adresse à un public assez large, La boîte à cons primés vise plutôt les adultes et ados, dans un esprit proche des Fluide Glacial et autre Psikopat, avec une petite touche punk sur les bords. Pour la forme, c'est plus "underground": un format A5, une vingtaine de pages en noir et blanc photocopié pour un prix très modique. Il y a enfin "case@case", un webzine sans prétention en téléchargement, dont le premier numéro a pris un peu de retard mais devrait prochainement être disponible. J'ajoute que ces fanzines sont publiés depuis le printemps 2006 sous la bannière de l'association Bande Décasée.Concernant les thèmes, il n'y a pas vraiment de barrières infranchissables. Divers Gens et La boîte à cons primés ont tous les deux eu un premier numéro dit "libre". Ensuite, chaque nouveau numéro aborde un thème précis. Pour Divers Gens qui est un peu un "fanzine familial", on aborde des thèmes assez passe-partout (les frayeurs, la télé, les peoples, les contes et fables...) qui permettent de créer pas mal de choses. Pour La boîte à cons primés, qui a un ton plus insolent, on tape plutôt dans des thèmes qui fâchent ou qui permettent de laisser libre cours à la connerie (la politique, par exemple).
Question profonde : le fanzinat, de la micro-édition pour démunis ou art socio-élitiste ?
Houla, c'est vachement profond ça! J'aurai tendance à dire ni l'un ni l'autre. Le fanzinat c'est avant tout un moyen de s'exprimer, de partager une passion. Bon, c'est évident qu'une majorité de fanzines entrent dans la catégorie "micro-édition pour démunis". Tirer 100 exemplaires noir et blanc en photocopies, ça ne coûte pas grand chose, et c'est tant mieux, ça permet à bon nombre de passionnés de s'y lancer facilement. Mais il y a également des fanzines dont la qualité (aussi bien du contenu que de la fabrication) apparait comme très professionnelle et certains ont des tirages bien plus importants. Un fanzine peut difficilement rivaliser en quantité avec le tirage d'un album chez une grosse maison d'édition, évidemment, mais pour moi le terme de micro-édition est trop réducteur.De même, pour moi le fanzinat ne peut être élitiste. Le fanzinat n'a rien à voir avec l'édition "de masse", où les plus gros laissent peu de place aux plus petits. Les fanzines restent très confidentiels et leur but n'est pas d'atteindre le top des ventes. Il n'y a pas de guerre de concurrence dans le fanzinat, du moins pas que je sache, et n'importe quel fanzine peut tirer son épingle du jeu. Les critères censés faire vendre sont totalement aléatoires pour moi: en festival BD, pour un fanzine, les critères tels que la qualité ou le prix n'ont pas une grande influence sur le nombre d'exemplaires vendus, tout est surtout question de conditions. Mais bon, c'est un vaste sujet sur lequel je ne vais pas m'étendre d'avantage...
Désires-tu un jour, à travers tes publications, 'monter' en grade et devenir éditeur ? Penses-tu pouvoir, d'ici quelques temps, passer de Fanzine à Magazine ?
Alors, en voilà une question qu'elle est bonne (NDI eh ben merci... !) ! Effectivement, j'ai le désir de grimper au niveau supérieur en devenant éditeur. Le projet me trotte d'ailleurs en tête depuis un moment, mais il attend de meilleures conditions financières pour voir le jour. Ce qui est sûr, c'est que le jour où je me lancerai dans cette aventure, ce sera avec une structure indépendante de l'association Bande Décasée, qui continuera à vivre parallèlement en publiant des fanzines.Par contre, je ne pense pas passer un jour à l'édition d'un "vrai" magazine tel qu'on l'entend sous ce terme. Travailler au sein d'un magazine, pourquoi pas, mais lancer un magazine non. Ca pourrait être sympa, c'est sûr, mais le secteur est assez instable et les risques sont évidemment plus grand qu'avec un fanzine.
Comment se passe l'aspect technique de la publication (commande de planche, impression, etc.)?
Les planches, strips ou illustrations m'arrivent toutes par e-mail. On a des auteurs réguliers et régulièrement des nouveaux venus, ce qui ne fait pas de mal car ça n'est pas toujours évident de remplir les pages. Ca n'est pas non plus évident de respecter un délai, d'ailleurs... Ensuite, une fois que tous les éléments du contenu sont en ma possession vient l'étape de la mise en page. Pour Divers Gens et Case@Case, je laisse faire ça à l'un ou l'autre graphiste de mon entourage (ces messieurs Paka et Revilo) car ils doivent être au final sous format pdf avec certaines contraintes. Personnellement, je n'y connais rien en la matière. Pour La boîte à cons primés, je bidouille la mise en page moi-même avec un logiciel de traitement d'images. La dernière étape technique, c'est l'impression. Pour la boîte à cons primés, rien de très compliqué: j'imprime un spécimen de bonne qualité et je m'en vais photocopier tout ça. Il ne me reste plus ensuite qu'à aggrafer et plier.Pour Divers Gens (dans sa nouvelle formule), tout se passe sur internet: je remplis un formulaire avec les détails techniques sur le site du studio d'impression basé en Italie, je paie le montant total par carte bancaire (aïe !) et j'envoie le fichier pdf correspondant au fanzine. Quelques jours plus tard, je reçois les exemplaires imprimés, reliés et pliés, prets à consommer en quelque sorte. Et puis voilà !
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